YAMAHA 125 DTMX 1980
Ma première moto... M'en fous si chez Larousse et Robert réunis une moto commence au delà de 125cc... C'était ma première moto... Mon DTMX !
Rien au monde ne pourra remplacer sur mes lèvres ce sourire béat que j'y affichais le 1er juillet 1980 au soir... Pas même le souvenir de la complaisance de certaines personnes à mon égard, c'est dire !
Je venais de faire 104 km autour de Melun, sans caler, à 60 km/h maxi, rodage oblige, mais j'avais enfin trouvé ce qui allait un nouveau sens à ma vie... ;o)
Oh! Je ne renie pas les seize années qui ont précédé, ni celles qui ont suivi. De tous les biens matériels que j'ai pu posséder, la moto est bien ce qui a le plus modifié ma façon d'être...
C'est elle qui m'a donné le plus d'amis, le plus de plaisir, le plus de frayeur aussi, d'accord...
Et ces malheureux 104 km ont été au commencement du chemin... Et ils mettaient aussi fin à trois années de frustration... Depuis ce jour où, à la sortie du CES Marché Marais à Melun j'avais vu un DTMX et que je m'étais dit : "un jour j'en aurais un" avant d'enfourcher mon vélo... Qu'il me semblait énorme ce 125.
Je l'ai eu chez Inter Cross Fontainebleau. On était allé le chercher avec mon père et un de ses collègues, avec une camionnette atelier de l'EDF... Sanglée à l'arrière qu'il a fait ses premières bornes... Avec moi assis sur la selle pour essayer de l'empêcher de trop bouger dans les tournants ;o) Tiens, en fait non, j'ai fait une trentaine de kilomètres sur la moto avant ce fameux premier juillet 1980, mais ils ne comptent pas...
A quelques semaines près, j'aurais pu avoir gratuitement les rehausseurs de fourche, avec le réglage à air... Mais je l'ai raté... Alors j'ai pris un modèle avec un réservoir jumbo, en fibre... Noir...
Rapidement, une semaine, comme pour toutes les autres motos neuves qui ont suivis, le rodage a été fini... Et déjà, il tâtait du TT dans les chemins... Heureuse époque où un Ministre de l'Environnement intégriste n'était même pas une vue de l'esprit...
Il a tout fait, route, motocross sur terrains officiels ou parcours artificiels pirates, trial (escaliers "asymétriques" et rochers), enduros (et même autoroute et Périph en interfile derrière un gros Guzz', qui a eu pitié de moi alors que je me trainais entre les voitures)... Toujours avec la même efficacité et sans peur de casser quoi que ce soit, le bonheur des machines "rustiques"... Et le "plaisir" de le laisser tomber sur une dalle de grès qui n'enfonce pas le réservoir... Et passer dix minutes à le sortir de là, la roue avant coincée entre la dalle et un arbre... Gniiii... Par contre, l'énorme feu arrière n'a pas résisté à sa rencontre fortuite avec un bout d'arbre, juste ed la mauvaise hauteur, en marche AR... Fallait pas caler, bien fait. Il a donc été remplacé par un feu de remorque Erka qui traînait dans la cave...
Au bout d'un moment, j'ai commencé à le modifier... D'abord en retirant les moto-collants YAMAHA du réservoir, de toute façon la peinture ne tenait pas dessus et s'en allait là où frottaient les genoux... Et puis il a subit sa grande mue en machine de TT : gardes-boue Falk, cross à l'avant, enduro à l'arrière, avec un petit phare tomate... Avec feu stop quand même. Je les ai attendus quelques semaines ceux-là. Je passais tous les jours chez InterCross qui avait déménagé à Melun entre temps. Pour finalement les monter dans l'urgence avant d'aller au ski... Le garde boue AV sera détruit par un vandale au lycée d'un coup de cutter un peu avant que je ne le revende... Avec la purge d'origine, bien trop étroite pour protéger quoi que ce soit...
Il m'a même permis de connaître les joie du vol hyperbolique (si, si, comme dans les avions) en me trompant de ligne de saut sur un de "nos" terrains pirates... Au lieu d'allonger, cette trace là élevait... Je me suis retrouvé la roue AR à 4 ou 5m de hauteur, et le temps a suspendu son vol... Avant de se rappeler à la dure loi de la gravité (voir la pomme d'Adam euh, non, de Newton) et de se payer un tassement de cantilever de ma foi belle taille... Mais j'ai rien cassé ! Pour être tout à fait honnête, je n'ai **JAMAIS** repris cette trace ;o)
A ce moment là, il était devenu complètement noir... Plus le moindre autocollant, la "plaque" -!- peinte directement sur le garde-boue, le feu tomate plus petit qu'un feu de TY complet... Et un taré dessus en Barbour qui sur terrain "technique" ne se faisait pas si facilement que ça doubler par des YZ ou des RM ou qui gravissait des marches de 50cm de haut, à toc... Seule touche de "couleur" le chrome du porte-paquet et le casque, au départ jaune, puis décoré avec les bandes façon Yam USA et une visière Troy Lee Design avec déco JT Racing USA -visière que j'ai toujours dans un coin du garage- avant de passer au MDS Rover I blanc et rouge (et vert ?)
Tellement méconnaissable, donc, qu'un jour en sortant d'un chemin de ma forêt préférée entre Melun et Vert st Denis (et aujourd'hui endommagée par des piétons et les gamins des maisons qui ont poussé dans les champs qui entouraient le bois... Quand ce n'est pas quelques maisons qui prennent la place de l'extrémité, ça m'a foutu un coup ce matin de voir cette partie de la forêt par terre, même si on n'y roulait pas à cause des chiens du gardien !!!) je me suis trouvé devant... Une camionnette de la gendarmerie ! Qu'est-ce qu'ils foutaient là, mystère... Me font signe, bien sûr... Ne pas faire demi-tour, surtout pas, ils sont armés ;o)))
"Gendarmerie Nationale, papier du véhicule"... Pendant qu'un des pandores va vérifier que c'est bien ma moto, je discute avec l'autre... Qui me demande si c'est bien un 500 XT ;o))))
Il m'a aussi permis de prendre mes premières vacances, seul avec mon barda... 477 bornes, avec passage sur la RN 152 qui commence à l'obélisque de Fontainebleau, pour aller faire du camping en Vendée... Joyeux départ un 1er août... Jusqu'à Orléans, dans le brouillard... Et panne sèche cinq bornes avant Saumur ;o) poussant plus d'une heure sous le cagnard, je n'ai vu qu'une moto s'arrêter et aller chercher de l'essence... En arrivant à la pompe en poussant toujours, je l'ai retrouvé, essayant vainement d'obtenir un récipient de la pompiste... Aujourd'hui, cette pompe n'existe même plus et j'aurais du pousser encore plus loin (faites gaffe sur la RN152, faites le plein quand vous croisez une pompe ouverte sans chercher à réfléchir... Une semaine plus tard, mes parents ont failli se faire prendre au même piège au même endroit avec la voiture !!!) Dire que le midi, m'arrêtant auprès d'une station fermée -ben tiens- pour manger (ça manquait de parking sur la digue, ça s'est un peu amélioré depuis, et nous on descend désormais le long de la Loire dans des endroits accessibles avec une belle vue, nature ou château) un gus en Estafette m'avait vu et avait fait demi-tour pour voir si j'avais besoin d'aide... Un ancien motard bien sûr...
J'ai fait le retour avec mes parents, la moto sur la remorque, plus sûr...
Pour faciliter l'attache des bagages, j'avais greffé un porte-bagage qui, oh, miracle, n'a **JAMAIS** vu de top-case ! Bon, si on met de côté le 500 VFF qui n'a pas eu le temps - ni le support... Ni la chance ? - le DTMX est la seule de mes motos a n'avoir pas été équipée d'une pustule en plastique noir (ou bleu) peu esthétique mais pourtant si pratique, surtout quand on en sort de quoi réparer ou se couvrir lorsque la pluie se met du voyage. Par contre, petit point négatif -il en faut un - le support se fixait sur les vis qui tiennent la selle, donc quand on ouvre la selle, le porte-bagage ne tient plus en place : gaffe aux doigts et à la peinture, enfin au plastique du garde-boue ! Et puis il a fallu changer les vis, trop courtes du coup, et inauguré par la-même le transport obligatoire d'une clé de 13, non prévue dans la trousse des machines japonaises, plutôt habituées au 12.
Bien sûr, son moteur était fragile... Environ toutes les 13 000 bornes, il fallait ouvrir pour un serrage ou une amorce... La première fois, je ne savais pas du tout ce que c'était... J'ai serré à moins de 40 km/h... Et le lendemain, j'allais, en roulant, voir mon mécano... Et deux côtes de réalésage d'un coup, deux...
Le mercredi midi, on allait manger vite fait dans un café avec les potes du bahut, 3/4 d'heures avant de reprendre les cours... En quittant ce lieu de perdition -;o)- coup de kick... Gling, gling, gling... le kick allongé sur la chaussée, noix de kick cassée net... Mais si, la pièce qui relie le kick et son arbre, la partie articulée, c'est bien son nom ? Heureusement, le DTMX démarre très bien à la poussette, mais moins que ma Bleue qu'était grise qui se mettait en route en descendant d'un trottoir !
Une autre fois, un soir, rentrant de Villiers, j'ai eu le bonheur de traverser Melun en 6e... Le sélecteur ayant usé les cannelures de son axe, il tournait complètement sans accrocher une seule vitesse... Les clapets ont beau faciliter la souplesse à bas régime, faut quand même courir longtemps avant de sauter en selle à une vitesse suffisante pour ne pas caler ;o) Mon père a eu le courage de changer l'axe... Démontage complet du bas-moteur...
Par contre, ne vous lancez jamais dans le remplacement des joints de fourche avec une bande de branquignols entre deux cours... Vu le nombre de bras gauches dix poucifiés présents, on a réussi uniquement à en changer un et à vider l'autre tube avant de repartir au lycée... Ben c'est léger au freinage avec un passager, un tube sur les deux rempli d'huile...
Et surtout, surtout, ne vous trouvez pas à droite d'un camion à un stop quand le dit camion décide de tourner à droite alors qu'il n'en a pas le droit... Un Klaxon de DTMX n'est pas mais pas du tout bruyant ;o) Heureusement que j'ai une grande Gue(meep!)ule sinon on finissait sous les roues de la remorque... Déjà que le pote avait le pied coincé entre le bras oscillant de la pétoire et le garde boue du camion ;o) On est arrivé à l'heure malgré tout... Et on a repris le démontage deux heures plus tard... Et on était à jeun pour faire ces conneries !
Autant j'en ai gardé un grand souvenir et autant je le regrette, autant je n'ai presque pas de photos de lui... Et pourtant, il est célèbre jusqu'aux USA vu que j'ai été pris en photo par un gars de là bas, de Daytona, un élève architecte faisant le tour des châteaux, ramassé à la gare de Melun et qui a fait son baptême de moto derrière moi entre la maison et le Château de Vaux le Vicomte ;o)))
Et c'est dingue le nombre de gars qui me disaient - déjà à l'époque, maintenant c'est pire, en plus on est vieux ! - que cela avait été leur première moto (normal, plus de 100 000 modèles écoulés en France, ça cause). Un soir j'ai mlême fait un échange avec le CX500 du pote d'un pote (!) et roulé quelques kilomètres sur une grosse sans avoir le permis (chut!, mon pote est devenu gendarme mobile) pendant que son propriétaire s'éclatait à faire des roues arrière dans la rue ! Bon, y a prescription maintenant alors je peux dire que j'ai failli le foutre par terre en le béquillant (putain que c'était lourd par rapport au DT) ? Et que j'ai failli tomber en panne d'essence parce que le gars fermait son robinet à chaque arrêt ? Allez, soyez sympas...
Je le regrette tant que je suis même à sa recherche s'il existe encore... La position de l'amortisseur Ar a été changée et il a du être équipé de prolongateurs de fourche par la grande échasse à qui je l'ai vendu. Sa première immatriculation était 4707 UE 77, il est passé par un agriculteur de l'Oise après 1982-1983, avec qui il a été en formation agricole... Vous le connaissez ?
En tout cas, c'est très économique en pneus, surtout les Yokohama d'origine. Tellement pas usés que le pneu AV était d'origine au bout de 2 ans et 33 000 bornes quand je l'ai revendue ! C'est pas les pneus de l'XTe qui peuvent en dire autant, vu que j'ai dû changer 3 ou 4 fois le pneu AR et au moins 2 fois le pneu AV en 43 000 bornes... Et ce n'est franchement pas le même prix :o((
Associé à la faible consommation (moins de 5 litres sauf dans le sable en bord de mer il y a... Prescription), ça a compensé les trois ouvertures de cylindre et le démontage de l'arbre de sélecteur. et puis l'essence, ça ne valait rien, au début dans les 3 francs le litre (un peu plus de 50 centimes d'euro)
J'avais eu l'occasion d'en louer une sur la Côte, du côté de Toulon car j'avais malheureusement eu un accident avec mon DTLC et des vacances dans une telle région sans moto, niet. Déjà que j'étais parti en train après mes parents le temps de finaliser mon inscription après le bac, mon casque et des gants dans leur voiture. Donc un tour à l'Holyday Bikes de Bandol (c'est drôle, il y a un franchisé de cette marque qui vient de s'installer à Melun, quelques 25 ans plus tard !) dont j'avais récupéré les coordonnées avant mon départ et retour au DTMX... Ça me faisait tout bizarre cette toute petite moto en place du LC - qui n'est pas bien grande pourtant - mais ils n'avaient que cela de compatible avec mon permis, alors... Trop fun la descente du Castelet en faisant le freinage à une XT Ténéré dans tous les virages... Le moteur ne semblait jamais manquer de pèche, malgré le relief accidenté des Maures... Enfin si, une fois j'ai eu un gros doute. Venant de prendre la route de Cap Canaille à l'entrée de Cassis, j'ai vraiment regretté : vu que cela commence par un gauche à 90°, pas d'élan et je ne sais pas quel est le pourcentage de la montée à cet endroit là mais franchement, même en première, il a fallu sérieusement jouer de l'embrayage, pire que tout ce que j'ai jamais fait avant ou depuis, mème dans le sable ! Je l'ai gardé deux semaines -sur les trois de vacances - et ait eu encore une grosse frayeur dans Toulon (enfin deux en comptant celle du flic qui m'arrête en pleine circulation -qu'est-ce que j'ai fait ? - pour me faire... Pousser un camion pour le démarrer pendant qu'il fait la circu !) : il y avait à l'époque une route qui fait le tour du stade pour éviter de passer dans les envoiturages du centre ville. Au bout, la route croise un voie de chemin de fer avec un angle très ouvert et entre le rail et le contre-rail, il y a juste la place de mettre... La roue AV ! J'ai jeté un grand coup de pied au sol pour sortir la roue de là avant de finir dans la barrière d'insécurité ou de tomber et de finir sous les larges roues de la 911 qui me suivait - Vive la pratique du TT, à mort la Loi Lalonde !
C'est ce jour là que j'ai décidé de ne plus jamais faire de moto sans chaussures solides voir des bottes de cross - j'étais en pompe de ville, j'ai dû m'arrêter le temps que le sang arrête de brûler le pied à chaque passage dans les veines ! - ce qui fait que j'ai encore un pied au bout de ma jambe gauche aujourd'hui (voir mon accident de VFF)
PS: Bonjour aux membres du forum du DTMX qui viennent lire ici ;o).
En recréer un à partir d'un autre modèle ? Je vais avoir du mal à trouver le réservoir 1ter-cross et les Falk... Et puis il faut d'abord que je fasse une révision générale au DTLC.