Le roman de l'hiver 2001-2003 : Le grand voyage...
Ce "roman" paraît sur FRM en ce moment, en un nombre encore indéterminé de chapitres.
Naturellement, la connaissance des us et coutumes de FRM et des participants est toujours autant "un peu" nécessaire pour comprendre toutes les allusions...
Toutefois, la lecture peut se faire sans avoir à se taper les 687 599 messages de FRM mais je vous conseille quand même d'avoir lu le premier volume ;o)
L'avis des lecteurs...
la suite
la suite vite
et que quelqu'un archive ça vite fait .... F.
Bravo !!
LA SUITE !! P. Toujours impressionné par tous ces écrits (pas que les miens...)
Ah ben tout de même ! Depuis le temps que tu nous fais patienter, il était plus que temps !!! ;-)))) G. G.
Excellent, j'enfourche de suite ma bécane, et je file au spatioport direction Mars ! L. A.
Chapitre I
La Vallée
Ce trimestre, ce sont les vacances... pas d'heure de travail hebdomadaire avant 3 mois... Jo se demande ce qu'il va bien pouvoir aller visiter qu'il ne connaît pas encore...
On lui a parlé du grand lac près du pôle nord, là où jadis les premiers arrivants ont trouvé l'eau qui a permis de transformer le désert martien en planète habitable...
Un petit pèlerinage aux sources de la vie de Mars. Pour remercier les anciens d'avoir réussit à faire naître une nouvelle civilisation dont il a tant de plaisir à connaître les bienfaits...
Le seul problème, c'est que la route a tôt fait de céder la place à la piste et qu'il n'a jamais fait de tout-terrain...
Et puis la Métamorphys n'est pas une machine de TT. En clef Speed à la rigueur... Mais cela lui semble une mission impossible. Il va devoir en trouver une autre. Voir même deux, parce qu'il se voit mal avec Geisha, le barda et le reste sur les pistes rapides, en dérives des deux roues comme le font les bûcherons...
Donc il lui faut retrouver les bûcherons, leur demander des motos, leur demander de leur expliquer la conduite TT et qui sais, partir avec eux dans une de ces aventures dont ils ont le secret...
La première chose à faire est donc... De les trouver... Tant qu'à faire, autant retourner là où il les a vu la dernière fois : les deux mamelons du Bonnetbéh... Il s'habille et demande à Geisha si elle veut l'accompagner. Question débile s'il en ait, pour rien au monde elle ne dirait non à un tour à moto derrière lui.
Ils descendent au garage et en allumant, son happés par la beauté de la MH réplica qui ne quitte pratiquement plus la Métamorphys III depuis leur mariage devant l'écran de l'ordinateur Lemaire... Il introduit la clé et tout de suite, le son emplit l'espace... Quel plaisir au réveil... On vient de créer une nouvelle route pour relier Fontains Road Muntain et il ne la connaît pas encore. C'est décidé, ils passeront par là...
Une petite heure de ligne droite et voila le panneau annonciateur de la nouvelle route... "Vent-Maur"... Arrêt sur le parking qui marque l'emplacement du futur relais Ness... C'est drôle, ils n'ont pas pensé à l'installer en même temps qu'ils ont fait la route. Au début, une longue descente et ensuite la route serpente le long de la rivière... Ils ont le même mot à la bouche en même temps : c'est beau !
Ils remontent sur la moto, en s'échangeant un regard complice : ça va saigner... Depuis qu'ils vivent ensemble, Jo s'est aperçu que Geisha est plus qu'un SdS, un vrai double de lui-même. Première, ils s'engagent dans la descente...
Jo a lu le contrôleur :
- Température de l'air 27°
- Température du sol 20°
- Zone d'accélération 150° (Un poil court, va falloir se calmer un court instant)
- Taux d'occupation de la route 0% (mais bon, elle est si récente que personne ne doit encore l'avoir prise...
D'après ce qu'il a lu dans la feuille, cette descente à été intégralement reproduite d'après le Col de Rousset sur Terre, le joyeux donateur étant originaire de l'ancienne ville qui se trouvait en bas...
Il a apporté une photo qu'avait prise son grand-père au début de 1980 et chaque détail avait été reproduit, sauf la fleur violette qui avait disparu trop tôt pour faire partie du grand recensement de terraformation...
Elle est trop courte cette descente mais maintenant les pneus sont au meilleur de leur forme et il augmente sensiblement le rythme. En regardant à sa droite, il verrait les saumâtres s'ébattrent dans l'eau mais il reste concentré sur sa conduite... Il parait que la route contient des pièges, des tournants à géométrie variable d'une fois à l'autre, un truc pour éviter la monotonie. La route monte et descend gentiment, passe plusieurs fois au-dessus des eaux et il lui semble bien entendre des rires qui en sortent de l'eau... Une grande plate-forme surplombant la rivière va lui permettre de s'en rendre compte...
Il s'arrête et demande :
- tu n'as rien entendu ?
- si, des rires...
D'un seul geste ils se penchent par dessus la rambarde magnétique et aperçoivent des beumeuhs, occupés à baptiser l'un des leur en le balançant du haut d'un rocher... Les rires, c'étaient la bande tout au long des rapides, occupés à se moquer de leur petit camarade.
- on va les voir ?
Geisha ne les connaît pas, elle doit les prendre pour des motards comme les autres... mais ils sont encore plus fermés que les Ellesses ! D'ailleurs ils les ont vu et la vallée après avoir éclaté de leur rire sombre dans le silence le plus profond...
- Salut les enfants
- Tiens, c'est Geisha...
Joe n'en revient pas, une fois de plus il se rend compte que la filleule du grand maigre est vraiment connue par tous les motards un peu bizarre de la planète. Tout ceux qui fréquente Mars-èye quoi.
- On recherche les Bûcherons vous ne les auriez pas vu ?
- Si, ils étaient hier dans les montagnes à l'autre bout de la route, ils ajoutent un Grand Long Chemin vers le grand espace Vert qu'ouvrent les nouveaux arrivants. Vous avez le temps de boire un coup ?
Aïe, le piège... Encore leur truc à base d'herbe de Vison... Faut avoir le cœur et le reste de bien accroché pour se jeter là dessus. Pire que le truc des Bûcherons. Râpeux, c'est cela, on va dire râpeux... Etonnement Geisha boit cela comme du petit lait... Drôle d'expression, c'est quoi du petit lait... Et en arrivant dans l'estomac, c'est l'explosion, les yeux qui veulent sortir de leur orbite, les boyaux qui se tordent, les oreilles qui fument...
Les Beumeuh se tordent aussi, mais de rire à contempler Joe... Surtout ne pas tousser... Kof, kof !!!
- Vous voulez qu'on vous accompagne ?
Joe jette un œil effrayé vers les motos... enfin si on peut appeler cela des motos... Large, lourde, avec des appendices en métal qui sortent du gros carénage... Comment peut-on rouler là-dessus... sans être un de ces "motards" ?
- Si vous voulez, mais vous restez derrière...
Joe Fusille Geisha du regard... Comme ces choses pouvaient aller plus vite que la Metamorphys III avec lui dessus dans ce genre de route... Nat, le chef des Beumeuh a vu le regard, il propose à Jo d'essayer une de ses motos, Geisha prendra ta MH...
Bon, on s'approche des motos et Nat fait le tour des détails qui en font des engins à part...
- L'accélérateur est à gauche, tu freines uniquement avec le pied, la poignée de droite, oublis là et ne t'inquiète pas si l'avant se lève au freinage...
Joe enfourche la Hairthé et se sent perdu face à tous ces boutons, toutes ces manettes, la machine à café... Il appuie sur le bouton vert... Zut, c'est le lave-glace... Il est où ce démarreur... Ah c'est celui là... La moto se relève d'elle même, elle tient droite sans l'aide du conducteur... Le mérite aux gyroscopes planqués un peu partout sous le carénage... Il accélère doucement et doit avouer qu'elle est facile à conduire...
Les premiers virages lui font prendre conscience de la facilité avec laquelle elle se balance et insensiblement, il accélère le rythme... Une épingle et au lieu de pencher plus, il fait l'erreur de prendre la poignée droite à pleine main... Ce n'est pas le frein... Vite, la pédale et... Il voit le ciel... Après dix minutes de ce régime de rodéo, il rend la main et s'arrête sur la première air de repos...
C'est drôle comme il y en a souvent avec un panneau "arrêtez... C'est beau !"... Les Beumeuh s'arrêtent aussi, hilares, Geisha n'est pas en reste...
- Alors...
- Complètement fou votre truc, je comprends qu'il faut être initier pour s'en servir... Et ça à l'air d'envoyer de l'eau...
- Ben oui, repart avec ta bécane, on va voir combien tu vas nous mettre dans la vue... et on te jure qu'on ne te doublera pas...
Heurté dans sa fierté -;o)- Joe se promet de ne pas laisser une seule BM dans ses rétros... Ca va charcler...
De retour sur la Métamorphys, il reprend vite ses repères et accélère joyeusement, Geisha toujours autant accrochée à parfaire son rôle de SdS. Deux ou trois fois, il se laisse un peu surprendre par un BM à sa hauteur en roue AR dans une épingle, le gars avec un grand sourire en train de boire ! Impossible de les décrocher... Il n'a pas le temps de regarder le paysage qui s'offre à ses yeux, concentré qu'il est sur le prochain virage... Soudain un panneau de chantier : chute de bois ! Ils sont arrivés...
Il s'arrête, se retourne et voit l'ensemble de la bande, déjà béquillée !
- Alors !!!!
Nat va lui expliquer...
- Les gyroscopes ne servent pas qu'à garder la moto droite, ils servent aussi avec le calculateur prédicateur à aider à la navigation. On pourrait même conduire sans tenir la moto... Même le pilote automatique de ta moto n'est pas aussi précis, puisqu'il se sert des informations que lui transmette la route... Et sur une route comme celle ci, pas encore totalement équipée, il serait inopérant. C'est un avantage sérieux de la part du constructeur mais il ne veut pas donner sa recette aux autres, ce qui fait que tu ne le trouveras pas avant 20 ou 30 ans chez Métamorphys...
Chapitre II
La moto
Il est inquiet, il ne sait pas de quel groupe vient la bouteille qu'elle tient et dont elle vient de boire une gorgée sans fléchir... Il se souvient encore du côté râpeux des deux mixtures... Et se rend compte que tous les yeux sont tournés vers lui, dans un silence pesant...
Bon, quand faut y aller, faut y aller... Il prend la bouteille, lape une gorgée et manque d'exploser ! Geisha a mélangé les deux productions pour tenter l'expérience... Ca décoiffe... Grand éclat de rire, et c'est reparti...
Au bout d'un moment, les Beumeuh s'en retournent, les laissant avec les Bûcherons... Qui ressortent d'autres bouteilles... Mais où cachent-il cela sur leur machines...
- On m'a dit que tu cherchais une moto théthé ? Dans quel genre ?
- En fait, c'est pour monter au lac...
Joe sait qu'en disant cela, il va s'attirer les bons auspices, le Lac étant un lieu quasi sacré pour ceux qui ont terraformé la planète ROUGE ! (tm)
... (silence pesant)
- Il te faut donc une moto facile et chargeable... On a ce qu'il te faut, une vraie moto de raid... On dit qu'elle a existé sur Terre quelques jours avant notre départ... Quand on avait encore le grand bout de sable pour jouer, l'hiver... On dit même qu'il y avait une course mythique qui s'y déroulait, et qui mélangeait des motos et d'autres engins, ce que sur Terre on appelle voiture, camion, avion...
- On l'a légèrement transformé elle aussi, pour qu'elle roule à l'eau, et la différence de pesanteur permet de l'alléger...
- Mais fais attention, on en a qu'un dizaine en tout de celles là, va pas nous la détruire... Tu as déjà roulé en Théthé ?
Les trois interlocuteurs de Joe le laissent sans voix... Une moto terrienne... Il n'en a jamais vu... Et il vont lui en passer une...
- Pas plus que ce que permet un Meta...
Il n'a pas le temps d'en dire plus qu'il se retrouve dans les airs, porté par le Bûcherons vers une grande porte qui vient de s'ouvrir dans la montagne, et qu'il n'avait pas vu...
Là, il découvre des motos par centaines, alignées impeccablement, comme des Azer et un grand meuble, couvert d'équipements et de protections.
Il se retrouve rapidement caparaçonner comme un chevalier, puis direction le simulateur...
- On va voir ce que tu peux faire...
Ils le déposent sur une architecture de moto, qui s'adapte à la forme de la moto qu'ils vont lui passer... Contact, un long chemin apparaît sur l'écran... Une montée entre les arbres... Deux-trois conseils de dernière minute et la porte se referme derrière lui...
Le vent se lève, qui simule la vitesse, et c'est parti...
D'abord roulant, le chemin devient peu à peu plus vicieux, et les ordres et conseils fusent dans le casque...
- prend l'ornière de droite
- lève toi, regarde au loin...
- Surveille les différences de couleur du sol, ils te renseignent sur la présence de zones différentes...
- Retire tout de suite ton pied du frein, il ne te servira qu'en tournant...
Après une heure de ce jeu, il est vidé...
La porte s'ouvre, il est extrait de là et se retrouve dans les mains expertes d'une Bûcheronne qui va le remettre en état... La fameuse kinée, celle dont parle tout le temps le Kundun est une bûcheronne !
Geisha passe la tête, puis entre avec une bouteille...
- tiens, du désinfectant...
Au bout d'une heure de remise en état -faut bien cela- celui qui tien lieu de chef aujourd'hui vient retrouver Joe. Ils ont profités de la remise en forme de celui-ci pour mettre en forme la moto et l'équiper pour la balade.
Ca sert aussi à cela le simulateur, prendre les cotes du motard.
Maintenant, la machine est prête, il faut aller la voir.
Un attroupement dans un coin de l'atelier indique à Joe la direction à prendre, les "oh!" et les "ah!" confirmant la présence de quelque chose de spécial dans le coin... Qu'est ce qui peut tirer de telles exclamations de ces passionnés du TT...
La foule s'écarte et soudain il comprend dès qu'il "LA" voit... Du métal qui brille, peu d'assistances pneumatiques, des pièces qu'on devine construite à l'unité... Freins, bras-osc, échappement... Titane I-K, neptunite USB, appolonium, io 1/2 dada... Que des matériaux nobles... Même le porte bagage semble fondu à la coque arrière...
- C'est le dernier modèle "usine", ensuite il y a eu interdiction d'en construire, puis cinq ans plus tard de les utiliser... Nos ancêtres ont réussi à la sauver du pilon en la faisant venir ici quelques années après leur arrivée, alors je le répète, va pas la casser...
Elle est haute, si haute, ses roues avec des pneus à crampon prêts à mordre la surface de la planète rouge, l'agressivité de son habillage et la protection qu'il semble malgré tout procurer, elle respire la puissance, telles sont les impressions qui traverse son esprit avant qu'un simple "oh!" arrive à sortir de sa gorge... Même geisha reste bouche B...
Le plus surprenant, c'est que pour lui, habitué aux motos de route, elle lui semble tout de suite familière, comme si un gène enfouit ressortait : on se connaît !!!
Chapitre III
Le départ...
Joe et Geisha sont rentrés chez eux pour préparer les bagages... Il faut tout prévoir et ne rien oublier mais pas non plus surcharger la bestiole... Elle n'a pas voulue qu'on lui prépare une moto, pas cette fois-ci a-t-elle dit...
D'abord, la tente pour l'étape... Ils se souviennent de ces photos vues à la Connaissance... Tout un programme... Des toiles, des piquets, des fils, un volume logeable ridicule pour un encombrement maximum...
Z'avaient du courage les anciens pour trimballer tout cela...
Meta a eu le nez creux en lançant son modèle télécommandé.
Un cube de 10cm sur 10 cm, avec un lecteur de clé extérieur. Selon son besoin, on prend la clé petit modèle, deux places ou plus grand... On pose le cube à terre et quelque soit la pente ou le revêtement, une tente au format voulu se développe, solidement ancré au sol... Et elle contient déjà matelas, couvertures, et la température idéale y est maintenue en permanence... Plantée à l'équateur ou au pôle, toujours 22°...
Ensuite la nourriture... On a beau avoir fait des miracles, rien ne vaut le naturel pour se substanter... Suffit juste de trouver de l'eau, ce qui est tout sauf un problème sur Mars, et d'avoir quelques sachets avec soit. Une 'Ness, un poulet rôti, des pâtes au mont sot, une bouille abesse, un gâteau au chocolat de chez le votre, le mien, non, le Votre, enfin, qui vous savez, tout cela tient dans quelques grammes de poudre... Finalement, c'est encore le verre et l'assiette qui prennent le plus de place...
Quand aux vêtements, ils devraient suffire à moins d'une chute plus abrasive que prévue mais entre quelques bleus et la tête au carré que lui feraient les bûcherons, mieux vaut ne même pas y penser...
La première partie du chemin se faisant par la route, Joe et Geisha vont d'abord rouler assis. Un excellent moyen de faire connaissance avec la machine puisque dès que la piste prendra le relais, il faudra se lever et accompagner chaque mouvement... Heureusement, ils ont la santé...
Arrivé sur la route principale, pascap' au Nord. C'est extrêmement surprenant de ne pas pouvoir se repose sur un pilote automatique... Joe et Geisha se partagent le guidon et les kilomètres défilent, monotones, à travers les grandes plaines à céréales, sur des lignes droites interminables... Juste ponctuées par des arrêts dans les stations d'eau et les resto... Et depuis qu'ils ont dépassé la dernière ville, ils ne croisent plus personne. Encore 200 km et ils arriveront à Point-Limite, le dernier soupçon de civilisation organisée, posé sur le cercle arctique. Un lieu de perdition comme Mars-Eye mais sans concours de Ness. C'est le repaire des Chasseurs, ces derniers piétons errants. Ils parcourent le nord de la planète, à la recherche de pierres d'origine extra-martienne, convaincu que la vérité est d'ailleurs...
Dernier repas avant le plongeon dans l'aventure... Point Limite est le bout de la route... Après, la roche et la poussière succèdent à l'asphalte rouge. Et petit à petit les buissons remplacent les champs, avant d'arriver dans les grandes forêts interdites d'exploitation... Ici, les Bûcherons ne viennent pas travailler, sauf pour dégager les chemins d'arbres tombés... Ici, ils viennent en pèlerinage, mais ce n'est pas l'époque, les arbres ne sont plus en fleurs.
Avant de passer la barrière qui matérialise le cercle, les motards doivent s'enregistrer au Buro, qui leur délivre en plus un petit boîtier de localisation du véhicule, au cas où il faudrait aller les chercher... Le préposé à cette tâche est tellement subjugué par la moto (et les yeux de Geisha) qu'il insiste pour installer lui-même le boîtier sur le guidon...
-Bonne route et rappelez-vous, pas de feu en dehors de votre tente...
Chapitre IV
En haut...
Contact, première...
Les pneus mordent la poussière, il fait sa trace...
Derrière eux, un nuage de poussière à tôt fait de masquer les dernières lueurs de Point Limite... La piste est roulante et elle commence à tourner... Il se balance d'appui en appui, prend confiance en lui et en la moto, s'essaye à la glisse, le pied au sol comme il l'a appris pendant son trop court stage...
A l'arrière, comme d'habitude, Geisha suit comme si elle avait fait cela toute sa vie... Vraiment le passager idéal...
Au bout de quelques heures, ils se reposent au bord d'une rivière, histoire de faire le plein de la moto et de boire un coup... La forêt est de moins en moins dense, il y a même des clairières assez longues, étonnement rondes, légèrement incurvées...
A bien y réfléchir, cela ne doit pas être naturel...
On dit tant de choses sur les mystères du Nord... Parait même que des gens y vivent... les Ti'chs... Mais personne n'en a vu depuis des années... Les plus imbibés racontent même qu'il y a par ici des motards, avec de vraies motos, dont on croise parfois les traces qui disparaissent d'un coup...
A croire que les terriens ont importés des fantômes en même temps que les arbres qui les abritent...
Ce qui est vrai et qui inquiète un peu Joe et Geisha, c'est qu'il vit par ici des animaux sauvages, des bêtes à poils, des petites et des grandes et qu'il ne fait pas bon finir entre leur griffes... Mais bon, elles ne sortent que lorsque la neige et la boue sont au rendez-vous, bien avant la saison du Pèlerinage... A moins de tomber dans une de leur tanière, on a peu de chance d'en déranger une à cette saison...
Après un repas arrosé d'une Ness comme il se doit, ils reprennent la piste... Encore une heure et ils auront atteint la limite de la forêt...
Comme toute personne atteignant cette limite, elle saute au yeux du couple d'un seul coup... Plus un arbre, plus que de l'herbe... Là aussi la coupure est nette, très nette. Mais contrairement aux clairières, ici le paysage est tout vallonné, avec des rivières un peu partout, une herbe rase qui envahi souvent la piste... Si bien que nos amis semblent perdus, ils sont les premiers depuis longtemps à venir par ici d'après le préposé de la barrière... Donc ils n'ont pas de traces à suivre...
Joe s'arrête au bord de la rivière, se dresse sur les repose-pieds et scrute l'horizon, à la recherche d'un bout de piste... Il n'en trouve pas et décide d'arrêter les frais ici, la nuit ne devant plus tarder à tomber...
Il déballe la tente, la pose au sol et ppfffuiii, le palais de ces monsieur-dame est avancé... Il a même prévu une petite customisation de sa clé pour avoir un abri pour la moto...
Après un repas léger -z'ont pas le moral, ne vont quand même pas devoir renoncer si près du but- ils se couchent, espérant avoir plus de chance le lendemain pour retrouver leur chemin...
La nuit se passe, entrecoupée de bruits désagréables près de la tente mais ils savent qu'ils ne doivent pas en sortir...
Au matin, le thermomètre extérieur annonce fièrement 10° avec un radieux (à tord) -3° au cours de la nuit... La régulation thermique a des ratés par ici.
Une brume légère entoure la tente, masquant le lointain aux lunettes de Joe... Impossible de voir quoique ce soit vers ce nord qui les nargue, là, de l'autre côté de cette rivière... Est-ce qu'ils ne se sont pas trompés à une bifurcation derrière ?
Au départ, la piste était large et roulante mais petit à petit, elle s'est rétrécie avant de disparaître... Il sait que ses ancêtres, enfin ceux qui conduisaient sa moto sur Terre avaient à se battre contre ce genre de choses, en pire... Mais là au moins quand un chemin se rétrécissait, on savait qu'on approchait d'une habitation... Ici, la plaine reste désespérément vide de toute habitation...
Les Ti'chs vivraient-ils sous terre eux aussi ? Une légende tenace indique bien qu'un de leurs ancêtres était couvert de boue... On dit qu'il y a une part de vérité dans les légendes, mais devant ses yeux, il ne voit que l'immensité du vide et un point brillant à l'horizon, sûrement le reflet du lac... Il sait qu'il ne doit pas aller tête baisser dans la direction de la lueur... Les Bûcherons lui ont bien dit : ce n'est qu'un mirage, le lac ne se trouve pas sous la lueur mais bien plus à l'est...
Pourtant si des gens arrivent à aller et à revenir du lac, c'est qu'il y a un moyen d'y arriver...
Il baisse ses yeux au sol et là !?!
Il découvre comme une flèche tracée avec des pierres... Il est presque sûr de ne pas l'avoir vu hier en montant la tente. D'ailleurs, elle recouvre de l'herbe fraîche... Quelqu'un est venu pendant la nuit leur tracer le chemin ? Il regarde mieux et ne vois aucune trace de pas...
- Avais-tu vu cette flèche avant ?
-Non, je la découvre comme toi... Ni les bûcherons ni le gardien ne nous ont parlé de cela... Est-ce qu'on peut la suivre...
Il pense aussi à un piège mais que risque-t-il après tout ? Sa vie et celle de Geisha ! Et la moto, les bûcherons le tueront s'il n'est pas déjà mort...
Pris d'un doute énorme, il se sent près à abandonner quand tout à coup... Le boîtier de localisation a disparu du guidon... Il a perdu son seul contact avec sa vie antérieur... Et ses traces de la veille ont disparues... Il ne peut plus retourner car il ne sait pas où aller... Il faut donc suivre la flèche, si elle le mène vers quelqu'un, il pourra demander son chemin.
Geisha ne semble pas s'en être aperçue. Ils remontent sur la moto et vont plus loin... Quelques kilomètres plus tard, il s'arrête et descend... Il n'a pas vu d'autres flèches, rien de différent n'est apparu face à lui... Il commence à désespérer de voir un bout de piste ou une trace de vie dans cette steppe inhospitalière...Il baisse ses yeux au sol et là !?!
Une autre flèche...
Comment savaient-il qu'il allait s'arrêter là... Ou alors un autre motard avait cherché son chemin à cet endroit avant lui... Mais la flèche semble si fraîche elle aussi... Presque comme si elle était apparue depuis son arrêt...
Un frisson parcours son dos... Ce n'est pas possible, la télépathie n'existe pas plus sur Mars que sur Terre... Ils remontent sur le fringuant destrier et replongent vers l'inconnu... A la suite de la flèche...
Chapitre V
Y a quelqu'un ?
Désormais, cette impression d'être sous le regard de quelque chose ne le quitte plus...
Chaque kilomètre parcouru se fait avec une appréhension particulière, comme si allait surgir il ne sait quoi devant ses roues... Depuis des années qu'il parcourt Mars dans tous les sens, jamais il n'a ressenti cela... Il a peur...
Geisha fini bien par s'apercevoir de quelque chose car sa conduite s'en ressent, il ne joue plus à glisser sur l'herbe, puisqu'il n'a toujours pas retrouvé de chemin. Elle lui pose la main sur l'épaule et lui fait signe d'arrêter...
- Je vais conduire, je ne ressens pas la même gêne que toi.
Est-ce encore une de ses connaissances particulières ou le fait d'être une femme... Mais c'est un fait, aussitôt reparti, la progression se fait plus coulée: elle se concentre sur la voie qu'elle ouvre plutôt que de donner des coups de tête de gauche à droite à la recherche de leur surveillant comme il faisait... En devant rattraper des glissades dans l'herbe grasse. Le sempiternel premier commandement... Le regard attire le motard.
Une flèche indique qu'il faut traverser la rivière qu'ils longent... Elle est bien plus visible que les autres puisqu'elle est sur une pancarte ! Elle est bien plus ancienne que tous les panneaux qu'ils ont vus pour l'instant sur Mars, comme si elle était là depuis plusieurs décennies... Elle est sale et couverte de mousse, sauf à l'emplacement de la flèche qui vient d'être nettoyée...
- Je vais traverser à pied, voir si il y a suffisamment de fond, prépare toi à me rejoindre de l'autre côté...
Joe s'enfonce dans l'eau... il voit ou plutôt il devine un gué maçonné et entretenu... A cet endroit, il n'y a presque pas d'algues dans la rivière... Il prend pied sur l'autre rive sans encombre, bientôt rejoint par Geisha.
-Et maintenant ? -Là bas, il y a un chemin...
Enfin, elle appelle cela un chemin... C'est plus une piste en pavés qu'autre chose, mangée par l'herbe folle... Mais cela prouve bien que des gens passent par là, pourtant, le paysage est toujours aussi plat, dénué de la moindre habitation visible... Il reprend le guidon...
Rapidement, l'herbe fait place à de la boue et à des flaques d'eau. Avec la boue et la forme particulière de la route, Joe a toutes les peines du monde pour garder sa machine en ligne et maintenant le chemin serpente, mais toujours à plat... Il essaie de rouler au centre, sur les côtés, dans les bas-côtés, mais rien n'y fait, les roues ont une vie propre ! Il s'arrête, tant bien que mal, plusieurs fois pour s'assurer de ne pas avoir crevé... Et impossible d'aller en dehors, elle s'est enfoncée d'un bon mètre par rapport au reste.
Il garde tellement son regard sur cette "route" qu'il ne le voit pas tout de suite...
Quand l'image entre enfin dans son cerveau, il tourne la tête... Et manque de planter la machine dans le décor... Une fois arrêté l'embardée (et celle de son cœur aussi)... il se retourne et le voit s'éloigner doucement au loin... Il a donc bien vu, il y a un gamin au bord de la route !
Il essaie de l'appeler
-Petit, petit, petit...
Le gamin, imperturbable comme s'il croisait tous les jours des motos sur cette route, s'éloigne toujours et il ne lui semble pas possible de faire demi-tour pour aller à sa poursuite... Il va là d'où ils viennent mais ils n'ont rien vu vers quoi il puisse aller. Et devant, il n'y a toujours rien de visible...
Autant reprendre le chemin... D'autant plus qu'en se retournant une dernière fois, il ne voit plus le gamin...
Ils arrivent bientôt à un carrefour, le premier depuis longtemps, avec encore une pancarte... Sous la flèche, on peut difficilement deviner un nom, la peinture est restée sale... En frottant un peu, ils lisent "Mag Wouille" ou quelque chose d'approchant...
Mais surtout, l'indication deux km...
La route descend la pente d'un cratère plus profond que tous ceux qu'ils ont vu jusqu'à maintenant. Heureusement, la piste est sèche... D'ailleurs tout est sec, il n'y a pas un brin d'herbe sur les flancs du cratère, parfaitement rond. La descente semble interminable. Et en bas, enfin, ils découvrent des maisons... Enfin, des entrées de maisons, disposées en cercle en bas du creux autour de ce qui doit être la place du village.
Ils s'arrêtent, coupe le moteur et descendent. Mais personne ne sort des maisons pour les accueillir... Et comme il n'y a pas de fenêtre, personne ne les observe... D'ailleurs Joe n'a plus l'impression d'avoir cet œil au dessus de lui...
Il frappe aux portes mais le silence n'est perturbé que par ses coups...
-Y a quelqu'un ?
Miracle !!! La suite que je croyais perdue avec le crash de mon ordinateur m'est réapparue dans une sauvegarde improbable qui traînait dans un coin... Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai donc retrouvé 3 chapitres... Il ne me reste donc plus qu'à essayer d'inventer le reste...
Chapitre VI
LA RENCONTRE
Une lueur apparaît enfin derrière une vitre...
La porte s'entrouvre et Joe se retrouve nez à nez avec... Une femme !
- Qu'est-ce qu'on peut faire pur touO, Etranger...
- C'est un système de flèches qui nous ont conduit ici...
Elle jette un oeil derrière joe, aperçois Geisha et manque de tomber inanimée en effleurant du regard la moto...
Après un temps - interminable - où il semble suspendu - le temps - elle se jette dessus, en fait le tour, monte, descend, sort le kick, regarde le moindre détail, pose ses doigts sur chaque centimètre carré... Tout cela en disant des petites phrases incompréhensible dans un dialecte bizarre.
Redescendant sur mars mais avec une lumière au fond des yeux, elle demande
- Elle est O TouO... Tu me pOsses les Clés... POcOp...
Puis elle court entre les entrées, frappant à chaque porte en hurlant "Ou-ed, Ou-ed, Ou-ed"...
Sort toute une faune aussi bizarre que la première, regardant Joe, Geisha - avec un air gourmant dans les yeux des mâles - et devenant encore plus pale qu'ils ne le sont en apercevant la moto... Puis ayant repris leurs esprits, encore qu'on puisse en douter, comme elle, ils se jettent sur la moto, regardant, palpant...
- Heureusement qu'ils ne sont pas comme cela avec moi, dit Geisha avec un petit sourire... Jaune...
- Dites...
- Hého...
- S'il vous plait...
...
- NON MAIS C'EST PAS UN PEU FINI CE BORDEL !!!
Joe, si posé, a craqué... Mais le silence s'est fait...
La première femme - la chef de ce groupe ? - se tourne vers Joe et demande
- Oui ?
- Où sommes nous ?
- Vous êtes au Nord, nul part est le nom de l'endroit pour les sudistes d'en dessous la frontière...
- Qui êtes vous ?
- Les derniers O Ovoir quitter lO Terre Ovant lO Réforme, après les bûcherons même...
- Est-ce vous qui nous avez guidé jusqu'ici avec les flèches ?
- "Il" O encore joué...
- Qui ça...
-...
Visiblement, il y a là une réponse qui gène notre interlocutrice... Car elle enchaîne sur autre chose...
- Ollez, vous êtes lO et lO nuit vO tomber, autant mettre votre moto O l'Obri et venir Ovec nous dans lO grande salle...
Puis plus fort en ce tournant vers les autres membres de la petite communauté : Ce soir, c'est lO fête...
Grand bruissement, chacun allant chercher chez lui quelque chose à partager, Ils courent dans tous les sens que cela en est pénible après les grands espaces vides qu'ils viennent de traverser... Etrangement, personne ne leur a demandé ce qu'ils faisaient là, comme si il était naturel de voir des visiteurs alors même que les douaniers leur ont dit que personne n'était passer depuis quelques mois...
Le plus dur ?
Cela a été de faire entrer dans la caboche de ces satanés bonzhommes que c'est Joe et personne d'autre qui descendrait la moto dans l'abri.
Chapitre VII
L'abri
Un morceau du sol se soulève devant Joe... Alors qu'il n'y avait rien pour lui permettre de trouver l'entrée... Même pas une trace dans l'herbe... Toujours aussi peu de lumière, un halo blanchâtre au fond de la descente, comme tombant du ciel... Comme si le plafond laissait passer la lumière du jour...
Joe allume ses feux et des dizaines d'étincelles brillent devant lui... Des chromes, ses feux ont réveiller l'éclat ds chromes...
Il y a de tout, des Trails, des routières, des customs, même une BM et deux sides... Tous dans un état proche de celui des motos des Bûcherons. Naturellement, pas la moindre Métamorphys...
- Aucune de ces motos ne peut plus rouler depuis quelques années, faute de carburant, mais si on en avait, elles démarreraient au quart de tour...
C'est un enfant qui vient de le surprendre dans sa torpeur... Il fait un geste et une lumière envahie l'espace, douce, apaisante... Et ha, non, ce n'est pas un enfant, c'est un gars pas bien grand...
- Ce sont leurs motos, celles qu'ils avaient sur Terre... Tu es le premier de l'Extérieur à les voir... Même lors du transport, les spationautes ne savaient pas la richesse qu'ils avaient dans leurs soutes...
- C'est vous qui m'avez fait venir ici ?
- Oui... Excusez nos amis de ne pas vous avoir répondu, c'est mieux ainsi... Il passe rarement des visiteurs ici, mais nul ne doit savoir ma présence...
- Alors pourquoi m'avoir fait venir dans ce cas...
- Vous ne direz rien... Et puis vous avez la Moto des Bûcherons, je voulais voir comment ils avaient fait, des fois que je puisse adapter leur technique à nos machines et que nous repartions sur nos roues, vers de nouvelles aventures... Chaque personne que vous avez vu là haut a fait parti sur terre d'un club informel, le Ou-ed, et ils sont encore attachés à leur coutume... Je suis certain que vous n'avez pas idée de ce que cela était...
J'ai peur d'ailleurs que nombre d'entre eux en le sache déjà plus, privés depuis si longtemps de la pratique de la moto...
- Comment font-ils donc pour entretenir pareillement ces motos... Les Bûcherons, je comprends, j'ai vu les pièces mais ici, je ne vois que des motos, même pas une autre porte...
- En fait, il y en a des portes, mais nous n'avons su en ouvrir que quelques une pour l'instant... Vous êtes dans un abri martien...
- C'est à dire...
- Un abri fait par les martiens, avant notre arrivée sur la planète.
Cette fois ci, Joe en est certain, il est trouvé sur un gars encore plus illuminé que le grand maigre et les Beumeu réunis... Nul part, les autorités n'ont trouvé la moindre preuve de l'existence d'habitants avant l'arrivée de l'homme... Même les fameux "canaux" ont été simplement creusés par une activité sismique naturelle...
- Je vois que ton esprit scientifique refuse ce que je viens de lui annoncer... Pourtant, tu as vu comme nous les clairières, ainsi que ce cratère ci... Rassures toi, on a trouvé par le plus grand hasard ce lieu, autour duquel nos amis ont groupé leurs habitations. Suis moi, je vais te montrer quelque chose qui finira par te convaincre...
Il s'avance vers un mur qui disparaît à son approche... La salle, immense, qui vient de s'ouvrir s'illumine à son tour et il aperçois un atelier, avec toute sorte d'outils, du tournevis le plus simple à des presses hydrauliques...
- Voilà le secret de l'état des machines... Ici, nous refabriquons toutes les pièces dont nous avons besoin... Si on le voulait, on pourrait inonder la planète avec notre production de Vraies motos... Manque juste à trouver le carburant, car nous ne savons pas faire d'autres moteurs que ceux qu'il y avaient sur Terre... Imagine un instant que les Bûcherons nous donnent leur secret, pour faire tourner le moteur de ta moto à l'eau...
- C'est pour cela que tu nous as fait venir ici... Pour prendre ce que tu ne sais pas créer ?
- Non, c'est cela que je veux te montrer... Pour que tout le monde sache...
Il approche d'un bâche et la retire d'un mouvement ample... Qu'est-ce que c'est que cela...
Chapitre VIII
L'engin
Un long fuseau argenté vient d'apparaître... Il semble tenu en l'air par des fils invisibles... Ils ont retirés les roues ou bien... Mais cela ressemble à une moto, c'est une évidence... La place pour le pilote, à cheval sur une espèce de selle, avec un guidon, certes bizarre, mais guidon quand même, la place des jambes comme incrustée dans le métal...
Joe approche la main pour toucher le métal mais... Celui-ci se dérobe, comme s'il refusait le contact, comme si c'était vivant et que cela avait peur de lui...
- Tu as devant toi le premier véhicule martien découvert sur cette planète, et c'est une moto... On ne sait pas la démarrer, encore moins la conduire... Elle semble léviter... Et nous éviter... Impossible de la toucher si on ne se place pas à plusieurs autour...
- Tu veux vraiment me faire croire...
- Nous somme ici dans une base martienne, c'est une évidence, la majorité des outils autour de toi étaient déjà là, nous les avons modifiés pour nous en servir, c'était assez facile car ces machines fonctionnent en se connectant à notre neurone... Mais pour la moto, rien à faire... Il doit en falloir plus...
- Mais comment sais tu tout cela ?
- J'ai reçu toutes ces informations en mettant un casque sur ma tête... Et si je recommence, je peux maintenant changer certaines choses en dehors d'ici, comme les flèches que tu as vu... J'étais cette présence que tu ressentais... Non, je ne pouvais pas lire tes pensées, mais je pouvais rapidement modifier ton environnement dès que je pressentais où tu allais passer... En fait, j'étais près de toi comme si j'avais une caméra sur ta moto...
C'est aussi grâce à ces casques que nous avons su modifier et utiliser les machines... Par contre, impossible de trouver le mode d'emploi de la moto martienne... A croire que l'information n'a jamais été dans la base de connaissance.
- On cherche un conducteur qui saura l'apprivoiser.
- Ce n'est pas ToO qui y OrriverO, Joe, elle t'aurait laisser lO toucher... Je ne me suis pOs présentée, MOg Wouille, c'est moO...
- Tu m'as fait peur, lâche Joe, je ne t'ai pas entendu venir...
- Tu vOs lui montrer tous nos secrets ou tu nous le laisses... Je crois qu'il O faim...
En effet, vu ce qu'il a mangé la veille et le jeûne qu'il faisait depuis le matin, il commence à se sentir tiraillé au niveau de l'estomac...
- Ollez, venez, on vous O prépOré un repOs de fête... Ce n'est pOs si souvent que l'on O des invités... La Ness O côté de notre prépO, c'est de l'eau...
Faut que je m'y remette, faut que je m'y remette...